Quelqu’un m’a dit un jour qu’on pouvait voir la force de la puissance publique à l’état de ses routes.
Il y a 20 ans, j’avais été surprise par New York et ses rues défoncées, pleines de trous et de nids-de-poule. Pour moi, c’était la parfaite illustration des effets collatéraux d’un ultra-libéralisme à l’américaine, qui radine sur l’entretien de la voirie en diminuant impôts et autres taxes.
Et je me disais qu’en France – et aussi à Paris – on avait des chaussées et des trottoirs plutôt en bon état, ce qui caressait dans le sens du poil mon chauvinisme…
Mais il faut dire que ces dernières années, ça s’est dégradé à Paris. À vélo, on le ressent beaucoup plus qu’en voiture ou à pied. Sur mon trajet, je ne compte plus les trous, les déformations, les pavés enfoncés ou de travers, les fissures et autres nids-de-poule mal rebouchés. Et c’est finalement surtout dans le cœur historique (Louvre, ponts…).
Est-ce le signe d’un mauvais entretien de la voirie par la Mairie de Paris ? Sûrement. Mais en y réfléchissant un peu, c’est aussi le signe que la chaussée est bien malmenée par tous les poids lourds et autres bagnoles.
Car s’il n’y avait que des vélos à Paris, on n’aurait pas besoin de déverser régulièrement tout cet asphalte, de reboucher et de recoller les pavés, endommagés par les tonnes de tôle et de moteurs qui passent dessus chaque jour.
Et au fait, combien ça coûte au contribuable ? On est encore loin du pollueur-payeur, alors le défonceur-payeur…
(49e épisode)