Il a fallu quand même que je vérifie sur Google Maps et GeoVélo la distance, car je ne le savais pas. Quand on me demandait combien je faisais, je répondais : « aucune idée, 30 minutes ». Puis, par curiosité, j’ai regardé.
Alors, 6 kilomètres, est-ce peu ou beaucoup ? Pour moi, ça va, je le fais tous les jours et avec mes 30 minutes de trajet, c’est plutôt court comparé à la moyenne des temps de transport franciliens.
Mais quand on en parle à une personne qui ne fait jamais de vélo, la distance doit lui paraître énorme. C’est comme pour ceux qui prennent la voiture pour tout et rien. Ou ceux qui sont habitués aux transports en commun. Imaginer faire la distance à vélo, ça semble toujours insurmontable.
Mais 6, voire 10 km, c’est pas l’enfer du tout. Je n’ai pas besoin de douche ni de mollets en acier trempé pour les faire, ces 6 kilomètres. Et puis ce n’est pas une course non plus. On est en ville, on est civilisé, on y va cool…
J’ai entendu à la radio que la méconnaissance des distances était un vrai frein à la pratique du vélo au quotidien. C’est vrai même à pied. On est surpris des distances qu’on peut parcourir en marchant. 3, 4, voire 5 stations de métro (la vraie unité de distance parisienne) : à pied, ce n’est pas la mer à boire. Et dans les couloirs du métro, on en use, de la chaussure.
C’est comme les frontières mentales qu’on se met. Par exemple, on peut facilement se déplacer à vélo ou à pied à l’intérieur d’un même arrondissement. Mais dès qu’on en change, tout de suite, on pense aux lignes de métro ou à d’autres moyens de transport. C’est encore pire quand on va en banlieue. Imaginer le faire à vélo relève parfois de l’utopie absolue…
Et pourtant, ça se fait tous les jours par des milliers de cyclistes. Enfin, pour peu que les liaisons existent, car parfois, c’est le désert des Tartares, franchi le périph’.
(59e épisode)