Cycliste à Paris, c’est un peu une démarche militante. Quand j’ai commencé il y a déjà 20 ans (pff ça file), les cyclistes à Paris étaient plutôt une espèce hyper rare. Du coup, on a forcément un côté revendicatif et engagé. La place qu’on occupe, il a fallu et il faut continuer de se battre pour l’avoir. Se battre symboliquement évidemment : je suis non-violente (par conviction et par trouille aussi).
Bref, le vélo, c’est aussi un engagement écolo militant. Du coup, je participe quand je peux à des manifs à vélo ou à des événements associatifs. Mardi dernier, après le boulot, j’ai ainsi contribué à l’opération #Protègetapiste organisée par Paris en Selle et par le MDB. Le principe est de protéger une pauvre piste cyclable juste marquée au sol, grâce à une chaîne humaine. On se plante debout le long du marquage, côte à côte, et plus on est nombreux, plus la piste est effectivement séparée de la circulation générale.
On était une bonne centaine et ça a bien marché le long de la piste du Pont de la Concorde. Ce qui est super sympa, c’est qu’on recueille beaucoup de sourires de cyclistes, ravis d’avoir une haie d’honneur – alors que d’habitude, c’est plutôt qu’il faut montrer les dents façon « je mords » pour passer entre bagnoles et scooters qui envahissent la piste. Ces sourires parisiens (attention oxymore), c’est de l’or ! C’est même contagieux, et on se surprend à être de très bonne humeur après.
Je me disais d’ailleurs que cette piste devrait être protégée de temps en temps par les députés et ministres (ça tombe bien, c’est juste à côté de leur taf). Ils pourraient ainsi recueillir une petite popularité – certes éphémère – et surtout, cela les motiverait sur le plan vélo qui dort dans des cartons depuis trop longtemps.
Allez, sortez ! Pédalez ! Allouez des moyens et votez des lois pour vraiment développer le vélo au quotidien en France.
(69e épisode)