Le vélo n’est pas un signe extérieur de richesse. Certains pensent même que c’est un déplacement de pauvre. C’est vrai que le prix d’un trajet est tellement bas (proche de la gratuité), on pourrait penser que c’est un truc de « vas-nu-pieds »… D’ailleurs, c’est même souvent le seul moyen de mobilité en dehors de la marche pour les plus démunis. À Los Angeles, les avenues remplies de homeless et de tentes de fortune sont aussi pleines de vélos ! À Paris, pourtant, les cloches sont peu à vélo (on en voit plus avec des caddies) : ils se déplacent peu ou utilisent le métro.
Pourtant, ce n’est pas non plus un signe de pauvreté. Il est difficile de se différencier côté classe sociale parmi ceux qui pédalent. Évidemment, les habits donnent pas mal d’indications, mais pas toujours. Il y a bien quelques cyclistes qui essaient de faire dans le vélo cher. Le vélo cher : on croit que c’est un oxymore. Eh bien non, j’ai appris que le vélo donnait de plus en plus dans le haut de gamme. Pour les vélos de route ou super techniques du genre ultra-légers avec 57 vitesses, on a des prix de malade (10 000 euros). Côté ville, les VAE peuvent avoisiner les prix des scooters. Dans les vélos chics, on peut en trouver facile à 1 000 euros, et ce sans performance technique particulière. Je ne parle même pas des accessoires, des bidules et de toute la panoplie hipster/vintage. On n’en est pas à avoir des vélos bling-bling en or massif, avec des gangsta-rappeurs qui friment en pédalant dans des clips… Bon, je ne dis pas que je ne cède pas devant un gadget de temps en temps, mais comme mon vélo dort dans la rue, je n’ai pas trop envie du tape-à-l’œil !
Mais finalement, que le vélo soit acheté à 20 euros sur Le Bon Coin puis retapé, ou qu’il soit 100 % cuivre et cuir, on est quand même tous égaux sur la route ! C’est la qualité du mollet qui fait la différence.
(70e épisode)