Faire du vélo, en général, ça détend. En tous les cas, ça fait prendre l’air, ça dégourdit les jambes, et quand on a de la chance, c’est silencieux. Traverser Paris, c’est quand même un spectacle magnifique qui fait ressortir la contemplative qui sommeille en moi. Avec peu de circulation, ça pourrait même être une expérience assez zen.
Mais bon, Paris est encore plein de moteurs à explosion qui cassent un peu l’ambiance. Et puis, il y a encore plein de gros stressés à moteur qui t’agressent et viennent éprouver ta presque-zénitude à vélo.
L’autre jour, je roulais dans une des petites rues du Sentier, assez au milieu, loin des livreurs sur le côté et des méchantes portières. Derrière moi, un gars en voiture impatient qui klaxonne. J’essaie de l’ignorer, mais bon, lui s’énerve vraiment. Il finit par me doubler un peu à la Starsky et Hutch, passant de 10 à 20 km/h (wouaou). Je le rejoins pépère au prochain feu rouge. Et là, il baisse la vitre pour me pourrir, comme quoi je devais me ranger sur la droite.
C’est vrai quoi : je devrais me précipiter dans le caniveau à chaque machin à moteur, histoire de montrer mon infériorité et ma déférence ! Et là, je m’énerve et lui dis que le klaxon, c’est que quand il y a danger. Mais il insiste, en continuant ses doléances.
Et comme j’ai un méchant esprit d’escalier, je n’ai rien à dire à part un « va polluer » un peu naze. Quand je suis énervée, je n’ai aucune répartie. Et en plus, je ne devrais pas… Après tout, c’est lui qui est stressé. C’est son ulcère, pas le mien !
Je devrais avoir un texte tout préparé, comme les acteurs, à sortir en cas de crétin impatient-stressé-désagréable. Une réplique qui fait mouche. Un truc à dire sans y penser et qui me permet de rester calme…
Comme je ne trouve pas, alors je me promets que la prochaine fois, de ne rien répliquer et de continuer mon chemin… zen.
(81e épisode)