Aujourd’hui c’est jour de rentrée et donc des anecdotes sur les parents « au cœur serré » voyant leur progéniture absorbée par l’éducation nationale. Et bien moi aussi j’ai eu un petit pincement. D’abord parce que le fils est grand – il a eu le culot de me dépasser en taille cet été – et qu’il va à la super-super grande école : le lycée. Bonjour le sale coup de vieux, mis par mon ado, qui passe en seconde déjà. Mais le petit pincement c’était aussi qu’il est allé au lycée à vélo. Car oui, j’ai osé, j’ai autorisé mon fils à faire du vélo seul dans Paris.
Ah vous pouvez crier à la mauvaise mère, mais non j’assume. D’abord au nom de la cohérence. Je n’arrête pas de dire que c’est top de faire du vélotaf. Alors pourquoi je lui interdirai ce plaisir parisien, pratique, rapide et peu cher ? Oui les lycéens ont droit aussi aux joies du velotaf ! Ensuite parce que c’est aussi lui donner les clés de son autonomie. J’ai été marquée par le documentaire « why we cycle » qui montre à quel point le vélo a imprégné toute la société néerlandaise, et donc l’éducation. L’enfant et l’ado bataves roulent à vélo, seuls ou en bande, mais très peu avec leurs parents. C’est un peu la clé de leur autonomie et de leur indépendance. Ça les fait grandir. Et en tant que parent, on apprend à faire confiance et à moins s’inquiéter. Ainsi, jusqu’en 3ème, mon fils allait en trottinette au collège. Il allait assez vite, suffisamment pour gêner les piétons, donc à la fin il allait sur la chaussée.
Au final, je préfère le savoir sur un vélo. Je lui fais confiance pour assurer sa sécurité et je lui ai appris à se méfier des camions et des portières, à mettre le bras pour tourner à gauche, à bien ralentir à chaque carrefour… Lui donner les clés pour agir, sans le lui interdire, et surtout faire de la prévention des risques.Et puis je compte quand même pas mal sur les aménagements cyclables. Normalement pour aller au lycée, il devrait avoir pas mal de pistes cyclables à double sens (le REV : Réseau Express Vélo). Dommage que pour ce jour de rentrée, c’était pas le rêve encore…il n’a eu que des travaux. Patience et je devrai avoir à la maison un velotafeur satisfait de plus. En attendant je me suis un peu inquiétée quand même, pour le trajet à vélo, mais aussi pour les cours, l’emploi du temps, les fournitures scolaires, l’avenir…
(96e épisode)