Quand on discute autour de soi sur la possibilité d’envisager l’éventualité de songer à – pourquoi pas – prendre son vélo pour aller bosser, c’est souvent le gros concours de mauvaise foi et d’excuses plus ou moins bidon. Il y a les excuses qui peuvent se discuter et qu’on peut aimablement balayer vite-fait, grâce au vélo à assistance électrique : les « j’habite trop loin », « il y a des côtes », « pas avec mon genou en vrac » ou « je ne veux pas arriver tout dégoulinant au boulot ». Un VAE et pouf, fini.Il y a les excuses du type météo : « mais la pluie », « mais la neige » et « mais la canicule ». Celles-là je les flingue par un « ok alors, ne prends pas le vélo ces jours là alors ! » (en vrai les velotafeurs trouvent vite des solutions à ces petits ennuis, qui ne perturbent pas tellement le Belge ou le Batave à vélo). Il y a aussi l’excuse du possible vol. Ca peut se contrer moyennant vélo pliable, abonnement velib, vélo pourri ou moche et surtout le simple et bon antivol.Et puis il y a les excuses folkloriques ou juste bidon, et on devrait en faire un bêtisier : « la selle abime mon pantalon à l’entrejambe », « un vélo pour aller au boulot, ça doit peser 30kg avec tout l’équipement », « je peux pas avec mon costard / jupe / talon » « j’ai pas de place pour garer mon vélo » « ça fait trop longtemps que j’ai pas fait de vélo » ou « je préfère rouler à la campagne » ou « je dois aller au supermarché après acheter du lait alors bon… ». Celles-là me désarment en fait ! et je n’oppose finalement qu’un silence consterné…
En fait la seule vraie bonne excuse est celle de « c’est trop dangereux ». On ne peut pas argumenter grand-chose avec la peur. La seule parade, c’est d’essayer et de démontrer que, si si, sur le parcours, il y a une piste cyclable, là, et que pour les places et carrefours difficiles, on n’a qu’à pousser le vélo. Surmonter sa peur c’est plus facile à dire qu’à faire ! Alors il faut faire, au moins essayer. Et on verra le grand sourire de la personne qui arrive pour la première fois au boulot en vélo, avec son casque à la main, car quand on goûte une fois au vélotaf, souvent les excuses s’envolent vite loin dans les airs.
(97e épisode)