Rentrée oblige, c’est le mois des bonnes résolutions. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure : il y a ceux qui font leur running dans la rue avec des baskets toutes neuves (en pleurant), celui qui commande un Perrier au bar à l’heure de l’apéro (en pleurant), celle qui refuse le dessert au resto (en pleurant)… Et bien sûr, ceux qui ont pris cette bonne résolution de prendre le vélo pour aller bosser (en souriant, bien sûr !).
Il y a le bricoleur qui a ressorti le vieux biclou de la cave pour le retaper et le regonfler. Il y a l’hésitant qui va prendre fébrilement un abonnement 1 jour Vélib, pour voir. Il y a le super motivé, qui a investi dans un vélo tout neuf avec tout le super équipement (rétroviseur, sacoches, casque dernier cri, lumières de Noël…). Il y a aussi le peureux (ou flemmard, ou prévoyant, selon) qui se dit qu’il n’y arrivera jamais sans l’assistance électrique et qui se dit qu’un VAE, c’est toujours moins cher qu’un scooter (et il a raison). Il y a le (un peu) radin qui a dévalisé Decathlon, ou le branché-chic qui a dégoté le super vélo vintage sur Le Bon Coin, en espérant que ce n’est pas un vélo volé (on peut rêver).
Tous ces novices dans Paris, au début, ça me fait un peu flipper. Trajectoire hésitante, vitesse trop rapide ou trop lente… Avec les trottinettes électriques qui continuent de faire un peu n’importe quoi, on se dit qu’il faut redoubler de vigilance. Mais comme toujours avec le vélo, plus on est, mieux c’est. C’est une question de masse critique. Et peu importe si, à la première pluie, la moitié aura renoncé à leur bonne résolution. Ça fait toujours un paquet de cyclistes en plus dans Paris, et ça, c’est génial, un petit air de vélorution même !
Moi, ma bonne résolution de rentrée, à part perdre 5 kg, manger moins de viande et arrêter l’alcool en semaine, c’est d’arriver à convertir un de mes collègues au vélotaf… Pas facile, mais j’ai quelques arguments en réserve.
(98e épisode)