Un SUV c’est comme un 4×4. Et moi bêtement je pensais que les 4×4 c’était pour la boue, la jungle et les safaris dans le désert. Mais quelle naïve ! A Paris comme partout dans les grandes villes, on voit de plus en plus de SUV. Au départ, je ne savais même pas ce que c’était, tellement l’actualité voiture me passionne. La définition exacte est Sport Utility Vehicle, et c’est, nous dit-on, un croisement entre 4×4 et monospace. Bref le 4×4 était ringardisé et polluant, et hop il s’est transformé en SUV. Pas mal le recyclage ! Car qu’on ne s’y trompe pas, le SUV, comme le 4×4, a quatre roues motrices (pour quoi faire en ville au fait ? pour surmonter les nids de poule et autres obstacles comme les chiens et les trottinettes mortes ?). Comme le 4×4, le SUV est surélevé (comme ça on ne voit pas ceux qui sont tout petits et qui passent devant), il est énorme, lourd et polluant. Mais comme ce n’est pas non plus la range-rover de la guerre, le SUV est super confortable, climatisé, hyper insonorisé et donc parfaitement coupé des basses réalités urbaines…Et c’est le super succès. L’industrie automobile peut nous raconter plein de belles histoires sur les voitures électriques, les SUV représentent 40% des ventes, au point que c’est devenu la 2ème cause de hausse des émissions de CO2 entre 2010 et 2018. Non seulement ils prennent une place de dingue, ils crachent des particules fines et autres polluants, mais en plus ils sont un vrai fléau mondial. Il y a quelques années les jeunes écolos avaient organisé un faux safari dans Paris avec des gens déguisés en girafe, en éléphant et en lion. Ils balançaient sur les 4×4, de la boue car cela devait leur manquer ! Bizarrement avec ces SUV, je ne me sens pas particulièrement dans la jungle ou dans la savane. Ou alors c’est moi qui suis traquée comme une antilope, car mon vélo ne fait pas le poids devant ces gros monstres – qui ne sont que des anomalies urbaines.
(100e épisode Youpi !)