Là, on peut dire que l’activité a bien repris, même s’il n’y a encore que 30 % d’occupation des bureaux de la Défense. Il faut dire qu’on ne peut pas ouvrir les fenêtres pour aérer, que les ascenseurs sont des espaces bien confinés et que les open spaces sont de grands lieux de partage de microbes et de virus… Le modèle de la super zone d’affaires à la New-York en prend un coup dans l’aile.
Les rues sont bondées de véhicules à moteur et, même si nous avons de belles pistes cyclables bien protégées et que la place a été justement prise sur la voiture, on a quand même l’impression d’un retour en arrière toute.
Et les chiffres sont même déprimants. Paris est la ville occidentale qui a retrouvé le plus vite son niveau de pollution d’avant. Magnifique. On n’a donc rien appris. On va enchaîner une crise sanitaire qui a fait des milliers de victimes en quelques mois, avec notre bonne vieille crise sanitaire de la pollution de l’air… qui fait aussi des milliers de victimes. Pour être précise, les dernières publications scientifiques avancent le chiffre de 48 000 morts prématurées par an dues à la pollution de l’air en France – et ce chiffre serait sans doute sous-estimé !
Et je ne parle même pas du bruit des moteurs. Autant la pollution ne se sent pas (sauf pour moi qui enchaîne les crises d’asthme), autant le bruit nous tape tous sur le système. Et le contraste a été violent.
On se souvient du confinement, du calme des rues désertées par les voitures, de la possibilité d’ouvrir sa fenêtre sans avoir à crier, d’entendre même des oiseaux qui ne sont pas des pigeons (j’y connais rien en oiseaux). Le confinement, c’était un trafic automobile proche de zéro, et pourtant, on a continué à vivre : les hôpitaux étaient ouverts et nous nous sommes nourris. Finalement, j’en viens presque à être nostalgique du confinement.
La pollution et le bruit me gâchent même parfois le plaisir de refaire du vélo à Paris… sauf rue de Rivoli, bien sûr. Les nouveaux Parisiens à vélo vont vite arriver à cette conclusion : une restriction forte de la circulation automobile est la seule solution !
(111e épisode)