Mon bureau a déménagé. On est passé de Paris 15e à La Défense. Mis à part la totale déprime d’être en flex office (ce système horrible où personne n’a de bureau attitré en open spaces, là où j’avais mon propre bureau avant), je suis dans le quartier d’affaire de la Défense. Certains amis ont bien essayé de me remonter le moral en arguant : mais tu vas voir, c’est pas si mal, il y a des festivals de musique sur le parvis, l’architecture est hyper intéressante… Enfin là on en est loin du “sympa” : la dalle côté Courbevoie est très défraîchie (elle doit dater de Buffet froid), mal éclairée, très difficile pour se repérer en tant que piéton, on est séparé de la Seine par une autoroute, et le paysage est morcelé de routes, d’échangeurs, de tunnels et passerelles compliquées, de culs de sac et d’ascenseurs publics. Et puis, malgré les efforts, tout est hyper minéral. Donc l’espace public n’est pas folichon. Ajoutons la lumière froide et humide de janvier et on comprend qu’à la Défense, personne ne sort de sa tour, sauf pour fumer.
Et pour le vélo, je dois dire que le tableau n’est pas plus rose. D’abord je n’ai toujours pas trouvé le meilleur itinéraire pour rejoindre La Défense depuis Paris 10e. Je teste et tâtonne, et je me perds souvent. Car même si je suis officiellement la ligne 1 du vélopolitain (idem la ligne 1 du métro, mais en surface, avec pistes cyclables, si si !), les panneaux manquent parfois et la traversée de la Porte Maillot est assez rock’n’roll avec un détour et un passage en contrebas improbable. Et si je passe par la porte des Ternes (beaucoup plus humaine), je me suis paumée avant dans le 17e arrondissement fort dépourvu de piste cyclable, ou je dois contourner moultes caniches qui trainent sur la piste cyclable très chic de Neuilly.
Et à l’arrivée sur la dalle de la Défense à vélo, je suis totalement désorientée. Les passerelles piétonnes – vélo qui montent dans les airs et qui arrivent sur un dédale incompréhensible, avec des escaliers au bout, ou des ascenseurs… C’est presque un film de science fiction où la rue arrive au 3e étage. Et quand j’arrive enfin en bas de l’immeuble, le parking vélo tellement chouette sur les photos s’avère hyper compliqué d’accès : monter quelques marches, entrer par le PC sécurité, prendre un monte-charge, au fond à droite, le trouver enfin, garer son vélo et ne plus savoir comment ressortir.
Mais tout ceci serait encore plus déprimant si je ne venais pas à vélo ! Car même avec ces galères, je me suis surprise à siffloter sur le chemin : pas sûre qu’entassée sur la ligne 1 du métro ca me serait arrivé !
(116e épisode)