Pour aller au boulot, de Paris à La Défense, le trajet le plus direct passe par les champs élysées. Et comme tous les cyclistes, j’ai tendance à aller au plus court, même si ce n’est pas le top. Quoi !? Qu’entends-je ? les champs élysées pas au top !? alors que c’est la plus “belle avenue du monde” !? Ok j’explique.
Au départ il y a un côté très mythique de se dire qu’on va prendre “les champs”. Un côté Arrivée du Tour de France. En passant ce matin devant les tribunes installées pour le 14 juillet, je me suis imaginée la foule en liesse qui nous acclame avec des petits drapeaux, nous les cyclistes du quotidien, nous qui faisons tant pour réduire la pollution, les gaz à effet de serre et le bruit à Paris. Et puis les Champs-Elysées à vélo, c’est un vrai combo Joe Dassin, un magnifique medley de “à Paris, à vélo on dépasse les autos” et de “aux champs-élysées tadadada”. Et puis sur les Champs, passe une ligne du “vélopolitain”, avec une piste cyclable protégée du début jusqu’à la fin.
La réalité n’est pas aussi jolie-jolie.
L’avenue est certes belle avec une chouette perspective monumentale, mais ça reste une perspective très très routière, avec plein de files de voitures. Le bruit des moteurs gâche l’ambiance. Sans parler de l’omniprésence des écrans de publicité sur les vitrines qui dégradent fortement le paysage urbain.
La piste cyclable est protégée certes, mais elle est couverte de pavés, vraiment très pénibles, et surtout elle est souvent encombrée par du stationnement ou des livraisons. Et à chaque GCUM (Garé Comme Une Merde), on doit déboiter sur la chaussée-autoroute. Bien dangereux, parce que les voitures roulent trop vite. Et c’est pas prêt de changer, car les champs continueront d’être à 50km/h max contrairement au reste de Paris qui va passer au 30km/h. Bref c’est une piste cyclable, à côté d’une autoroute urbaine.
Et puis, c’est un faux plat. Ma seule satisfaction c’est quand on arrive en haut, de pouvoir prendre le tunnel qui passe sous la place de l’Etoile. Comme quoi les autoroutes urbaines sont parfaitement transformables.
(124e épisode)