Mon compte-rendu subjectif du conseil régional de mai 2022
Le mercredi est consacré à la guerre en Ukraine et sur les aides accordées par la région aux réfugiés, et ce en présence de l’ambassadeur d’Ukraine. Unanimité de notre assemblée pour condamner l’agression de Poutine et pour voter les actions régionales. Il faut dire que chaque groupe a pu contribuer en amont et proposé des subventions à diverses associations.
Le jeudi on passe en séance “normale”. V. Pecresse est revenue à la région après son échec des présidentielles, toujours assez hautaine et méprisante avec son opposition. Mais grand progrès : elle est présente.
On commence par les questions d’actualité.
Les communistes demandent pourquoi la région est si économe face à l’inflation.
Nous demandons que la région réagisse face aux accidents et conditions de travail indignes des chantiers des JO 2024. L’exécutif s’y engage et il y aura des visites des chantiers avec les élus !
Ensuite la droite parle du burkini (pffff), LREM d’indépendance numérique. Pas de réponse vraiment passionnante…
Puis vient le compte administratif.
L’opposition pointe les 450 millions d’euros d’excédents budgétaires ! alors qu’on fait face à une crise sans précédent. “Les excédents plutôt que les gens” semble être le credo de la majorité, qui elle, se félicite de ses bonnes notes des agences de notation.
La région veut mettre en place un “Bouclier social” renommé au dernier moment “plan régional contre la précarité”, suite aux crises Covid et à l’inflation. Ce bouclier est un peu un catalogue de mesurettes ou de mesures déjà décidées et “reconditionnées”.
Tous les amendements proposés par l’opposition sont rejetés au motif : la région fait déjà beaucoup / ou ça n’est pas de notre compétence / ou n’est pas d’accord (ex : gratuité de la cantine, gratuité des TC pour les moins de 26 ans, ou blocage des prix de première nécessité, ou réquisition des logements vacants).
Ainsi tous les amendements (ex renforcement de l’aide alimentaire, les vacances découverte de la nature, la santé mentale des lycéens, aides à la garde d’enfant pour les mères célibataires, le renforcement de l’offre des transports en commun…) sont rejetés.
J’interviens pour dénoncer l’aide à la conversion au bioéthanol, nouveau dispositif mis en place par la région : ces agrocarburants ont un bilan carbone douteux voire pire que les carburants fossiles, sans parler de la pression sur la biodiversité et les sols. Mais surtout c’est l’accaparement des terres agricoles pour in fine l’accroissement de la précarité alimentaire. “Ce qu’ils vont gagner à la pompe, ils vont le perdre par la hausse consécutive des aliments de base”.
On pointe aussi que le bouclier ne comporte pas une seule décision pour augmenter l’offre des transports en commun, ni de décision sur le vélo.
Au final on vote tous pour ce bouclier, mais ce qui n’a pas empêché les amendements et les critiques.
On vote ensuite pour le schéma régional de développement économique. Plutôt bien concerté et présentant bien (les titres sont tops), il reste un projet de droite, plein de gadgets numériques et de croissance à tout va.
Le schéma touristique s’annonce hyper tourisme durable. Evidemment, derrière le discours, cela reste un schéma assez classique. On note quand même des efforts sur le tourisme local et la multimodalité ; la part du tourisme d’affaire reste importante et nos amendements pour une présence humaine plus importante, et pour des mobilités décarbonées sont rejetés. L’objectif de neutralité carbone en 2050 est aussi rejeté. Dommage.
Puis on aborde le schéma des achats responsables, très bien mais c’est en fait le minimum requis par la loi ! Nous demandons via un amendement de renforcer le pilotage et le suivi de ces achats responsables.
Le rapport sur “la route de demain” (sic) est un doux mélange de fluidification (ie élargissement des routes et nouveaux échangeurs), de novlangue sur la “route intelligente” (super gadget) et de quelques avancées sur les bornes de recharge et sur les barrières anti-bruit. La droite et le RN défendent ardemment la bagnole contre tous ces méchants bobo-écolos. Caricatural !!!
Finalement c’est une vision très passéiste de l’infrastructure : c’est la “route d’hier”
Je pars avant la fin (il est 19h30) c’est à dire avant les derniers rapports et les voeux des groupes politiques… le nôtre visait à demander la décentralisation du Grand Paris Express.