Amendements Pôle Ecolo présentés sur le Plan des mobilités 2030 – Mars 2024 – tous rejetés, sauf celui sur la multimodalité.
Piétons : Rue aux écoles
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour ajouter dans le Plan de mobilité 2030, une action dédiée au développement des rues aux écoles”
Exposé des motifs
En Ile de France, si 41% des déplacements quotidiens se font exclusivement à pied, la marche est une mobilité délaissée depuis longtemps par les politiques publiques. La pratique de la marche à pied quotidiennement permet de répondre au besoin de pratiquer une activité physique régulière. L’OMS préconise d’ailleurs 30 minutes d’activité physique par jour pour avoir des répercussions positives sur la santé. Elle permet une réduction de la sédentarité, de l’obésité, et prévient les maladies cardio-vasculaires.
A Paris, les “rues aux écoles” rencontrent un vif succès. Les « rues aux écoles » consistent en la piétonnisation des voies aux abords d’écoles maternelles et primaires. Elles ont vocation à sécuriser le chemin maison-école pour les enfants, mais aussi de lutter contre la pollution.
Des barrières amovibles sont installées lorsque cela est possible.. Elles permettent le passage des véhicules de secours et des services (collecte des ordures ménagères, etc.) mais interdisent le passage des véhicules motorisés, et lorsque nécessaire l’accès à des parkings riverains ou d’importants besoins en livraison. Certaines « rues aux écoles » sont également accompagnées d’aménagements spécifiques, comme des végétalisations.
Les rues aux écoles encouragent la mobilité active des élèves et de leurs parents, et participent au maillage piéton des centres villes et villages.
Des objectifs plus ambitieux
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour revoir le modèle du Plan de mobilités 2030, en se basant sur des objectifs plus ambitieux : -25% de déplacements automobile ; -50% d’émissions de gaz à effet de serre et 20% de part modale du vélo”
Exposé des motifs
Le secteur des transports représentent la 1re source d’émission de GES en France (32 % en 2022) et c’est le seul secteur où les émissions ne diminuent pas. En vertu de la loi européenne sur le climat, les pays de l’UE doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030. L’objectif étant la neutralité carbone à l’horizon 2050. C’est pourquoi se fixer un objectif de baisse de 50% des émissions de GES permet à la fois d’être cohérent avec les ambitions climatiques européennes et de prendre en compte le retard pris spécifiquement par ce secteur
Autre objectif qui manque d’ambition, celui concernant le nombre de déplacements motorisés. En effet, l’objectif semble modeste au regard des ambitions sur les émissions de GES et on sait que même si les progrès sont faits sur les motorisations, il est important de viser une baisse de la circulation motorisée individuelle qui est facteur de pollution de l’air (il faut tenir compte de la pollution hors échappement) d’artificialisation des sols, d’emprise au sol prenant la place aux piétons et autres modes durables, d’insécurité routière et de bruit. Viser une baisse de la circulation de 25% ne semble pas impossible ; ainsi la circulation automobile a baissé de 20% à Paris pendant le premier mandat de B. Delanoe.
Dans son scénario volontariste sur l’évolution de la pratique du vélo, l’ADEME projette une part modale vélo en Ile-de-France à l’horizon 2030 à hauteur de 28,5% à Paris, 24% en première couronne et 21% en grande couronne. Ce scénario se fonde sur l’évaluation du potentiel de pratique du vélo compte tenu des contraintes de distances et de charge. Ainsi viser 20% de part modale du vélo est un objectif à la fois ambitieux et réaliste.
Une politique de stationnement volontariste
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour revoir l’action 9.3.1. du Plan de mobilité 2030 pour abaisser de 50% les plafonds de création de stationnement pour les immeubles de bureaux”
Exposé des motifs
La limitation du nombre de places de stationnement dans les entreprises permet d’orienter le choix du mode de transport pour se rendre à son travail vers les modes alternatifs à la voiture particulière.
Sont donc définies des normes plafond pour les voitures et deux-roues motorisés dans les immeubles neufs de bureaux, consistant en un nombre maximal de places de stationnement automobile à réaliser, que les constructeurs immobiliers ne doivent pas dépasser
Les normes plafond définies dans le plan de mobilité sont trop importantes et permettent de construire encore beaucoup de parkings notamment dans des zones particulièrement bien desservies par les transports en commun. Ainsi il serait possible pour une nouvelle tour à la Défense, de construire des étages de parkings, alors que c’est desservi par 6 lignes de RER, métro ou transilien.
Priorité aux lignes existantes & choc de l’offre
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour revoir l’action 1.1. du Plan de mobilités 2030, pour donner la priorité aux lignes de RER, trains et métros existantes, renoncer aux projets inutiles et pour enclencher le choc de l’offre”
Exposé des motifs
L’action 1.1. vise à “développer le réseau de mass transit et en conforter la fiabilité et la résilience à l’amélioration”. Cette action vise essentiellement le développement de nouvelles offres de transports avec le Grand Paris Express et les projets prévus au CPER. Si certains de ces projets sont nécessaires, d’autres sont plus contestables, comme les lignes 18 Ouest et 17 Est du Grand Paris Express.
Or les transports en commun en Ile de France souffrent actuellement sur les lignes existantes, à la fois très dysfonctionnelles et sous-exploitées, notamment en termes de fréquence et d’amplitudes horaires.
Il convient donc de revoir cette fiche action pour que la priorité soit donnée aux lignes de mass transit existantes (RER, Transilien, Métro). Il s’agit en particulier de renouveler le matériel roulant, de réparer les infrastructures et faire les investissements nécessaires pour améliorer leurs circulations au quotidien.
Il est aussi nécessaire d’inclure ce qu’on appelle un “choc de l’offre”, c’est-à-dire augmenter sensiblement l’offre en termes de fréquence et d’amplitudes horaires, pour vraiment inciter au report modal. Cela signifie par exemple de garantir entre 6h et 23h une fréquence de 15 mn minimum, pour les transiliens et RER, quelle que soit la branche. C’est cette politique qui est appliquée avec beaucoup de succès en Suisse et qui fait le grand succès du train au quotidien.
Moratoire routes
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour revoir le Plan de mobilité en vue de réduire le caractère routier de l’ensemble des axes et d’abandonner tous les projets de création de nouvelles infrastructures routières de type voies rapides”.
Exposé des motifs :
La hiérarchisation des axes proposée dans le Plan des Mobilités 2030 tend à justifier une conservation des flux automobiles actuels sur le réseau routier. Il est ainsi nécessaire de proposer une hiérarchisation évolutive et dynamique, organisée de l’apaisement général de l’ensemble des axes.
De plus, l’objectif de confortement du réseau magistral qui suppose l’augmentation de la capacité de certains axes ainsi que les projets listés de création d’infrastructures routières, sont non seulement anachroniques même viennent en totale contradiction avec les objectifs de ce même plan. Face au dérèglement climatique et aux pollutions de l’air et sonore mettant en danger la santé notamment des plus précaires, il est urgent d’abandonner l’ensemble des projets pro-voitures pour favoriser les reports modaux vers les modes collectifs et actifs.
Mise en place de ZTL
Ajout d’un article :
“Donne mandat à la Présidente pour ajouter au Plan de mobilité une action visant au développement de ZTL, Zones à Trafic Limité”.
Exposé des motifs
Alors que la ZFE du Grand Paris avance lentement, il est un outil qui n’est pas utilisé en Ile de France et qui permettrait de contribuer à la réduction de la circulation automobile dans les centres-villes : les Zones à Trafic Limité (ZTL).
Ces Zones sont utilisées depuis des années en Italie, permettrait de mettre en place un contrôle efficace tout en offrant d’énormes souplesses pour la gestion des ayant.e.s-droits.
Ces ZTL en visant explicitement l’usage et non les catégories de motorisation permettent de réduire la circulation motorisée dans les centre-villes et donc de contribuer aux objectifs de réduction des déplacements motorisés, et aux objectifs de favoriser les modes actifs (marche et vélo), en diminuant les conflits et la place accordée aux voies circulées.
Multimodalité
Ajout d’un article :
“Donne mandat à la Présidente pour inclure dans le Plan de mobilité une action visant la multimodalité : pour tous les projets d’infrastructure lourds, il faut favoriser l’intermodalité au niveau des pôles d’échanges, avec des cheminements piétons, du stationnement vélos et des gares routières bien dimensionnées et positionnées. De plus, il est nécessaire de donner plus de possibilités pour le voyage en train avec un vélo en dehors des heures de pointe en travaillant avec les opérateurs à un cadre plus précis sur cette pratique sans entraver le fonctionnement normal des trains.”
Exposé des motifs :
La pratique du vélo est une alternative fiable et crédible à la voiture pour tous les trajets et notamment les déplacements entre le domicile et le travail. Depuis la pandémie de Covid, l’usage du vélo croît très rapidement et est en hausse de 28% sur un an entre 2020 et 2021. Alors que 60% de ces trajets sont effectués en voiture, contre 5% en vélo, les politiques publiques doivent approfondir au plus vite le soutien à la pratique du vélo. Ainsi, chacun·e peut faire des économies sur son budget transports, réduire son bilan carbone et préserver une bonne santé.
À l’horizon 2030, 98 % des habitants de la métropole du Grand Paris auront accès à une gare à moins de 2 km et 75% des habitant·es de la région vivent à moins de 6 km d’une gare. Le vélo, mécanique ou à assistance électrique, est une alternative fiable à la voiture à condition que les aménagements le permettent. Le Plan des Mobilités en Ile-de-France 2030 doit garantir les continuités cyclables et le développement des voies vertes.
Le Plan des Mobilités en Ile-de-France 2030 doit également intervenir pour renforcer l’intermodalité dans les gares. Cela passe par des aménagements : stationnements vélo sécurisés et bien proportionnés en gare, renforcement des voies cyclables dans les 200 mètres autour des gares, transformation des places de stationnement pour voitures (parking ou dépose-minute sur voirie) en espaces dédiés aux modes actifs (marche ou vélo). Cela passe également par des outils facilitateurs comme la billettique ou les applications. De même, cela nécessite de privilégier l’aménagement de services publics (crèches, aide à la personne, maisons du vélo…) sur des espaces purement commerciaux et de limiter le nombre et la taille des commerces qui pourraient être implantés pour ne pas transformer les gares en centre commercial et pour ne pas désavantager les commerces de centre-ville, promouvant notamment les productions locales.
Tramway T11
Ajout d’un article
“Donne mandat à la Présidente pour inscrire au Plan des mobilités en Île-de-France 2030, le lancement opérationnel du prolongement du tram express T11 à l’Ouest, entre Epinay-sur-Seine et Sartrouville, et à l’Est, entre le Bourget et Noisy-le-Sec.
Exposé des motifs :
L’ouverture du T11 express entre Epinay-sur-Seine et le Bourget en 2017 a permis de renforcer l’offre de transport dans le Nord du département de la Seine-Saint-Denis. Il est essentiel de s’engager dès l’année prochaine dans un calendrier de réalisation de l’extension Ouest de cette ligne afin de desservir les bassins de population d’Argenteuil et Sartrouville trop faiblement pourvus en transports en commun, conformément à l’engagement de la Présidente d’Ile-de-France Mobilités dans Le Parisien du 29 novembre 2023 lors des annonces sur le projet de ligne 19 du métro.
Ce prolongement jusqu’à Sartrouville pourrait compter 300 000 voyageurs par jour et permettre de faciliter les trajets de banlieue à banlieue. A l’origine, la Tangentielle Nord devait permettre à Argenteuil, 3ème commune la plus peuplée d’Île-de-France et Sartrouville, 2ème commune des Yvelines, d’être connectée à la Seine-Saint-Denis à l’Est et ses bassins d’emplois.
En outre, les extensions du T11 ont un enjeu majeur d’interconnexion : le prolongement à l’Ouest permet de connecter les habitant·es au RER A, aux transiliens L et J et au tram T2. Pour renforcer cette connexion au réseau, le prolongement à l’Est, entre le Bourget et Noisy-le-Sec, est stratégique afin de relier les différentes communes de la ligne à des infrastructures structurantes du réseau, comme les métros 5 et 15, le RER E, le T1 et le TZen 3.
Ce projet doit être une priorité politique puisqu’il permet, rapidement et à un coût maîtrisé, d’offrir à des populations en manque de solution de transports en commun – principalement dans le Val-d’Oise – l’accès à une ligne qui assure une desserte fine du territoire et donne un large accès au réseau structurant de notre région.
Aujourd’hui les habitant·es de ces territoires sont toujours dans l’attente et sans calendrier sur l’arrivée de ce projet. C’est pour répondre à cette forte attente que nous déposons cet amendement qui vise à réaffirmer le portage politique des prolongements du T11.