Intervention à propos d’une motion de la majorité s’opposant à la baisse de la vitesse à 50 km/h sur le Boulevard périphérique.
Mme Pécresse vous parlez d’une mesure “antisociale” mais je crois que vous avez perdu votre sang froid. Un demi-million de personnes, souvent parmi les plus précaires, vivent à proximité du Périphérique, dans un air deux fois plus pollué que la moyenne, et subissent un bruit qui dépasse de jour comme de nuit les 70 à 80 décibels.
Alors contrairement aux conservateurs amoureux du tout voiture, nous sommes tout à fait favorables à la baisse de la vitesse sur le boulevard périphérique et nous voterons contre votre motion.
La pollution sonore perturbe le sommeil, accroît le risque de maladie cardiovasculaire ou du diabète : son coût social est estimé à 43 milliards d’euros à l’échelle de l’Ile-de-France.
Réduire la vitesse, c’est réduire le bruit, surtout la nuit, justement là on a le plus besoin de calme. A 50 km/h on gagne l’équivalent d’une réduction de près de la moitié du volume de circulation. Impressionnant !
Vous voilà bien démunis face à l’efficacité redoutable de la baisse de la vitesse sur le bruit, alors vous proposez des enrobés phoniques. Intéressant certes, mais insuffisant : il s’agit d’une solution technique à un problème politique : la circulation automobile.
Et non seulement la baisse de la vitesse a un effet sur le bruit, mais elle permet aussi de gagner sur la qualité de l’air et la sécurité routière.
C’est vous qui le dites dans le Plan des mobilités 2030 : il faut “réduire les vitesses et aménager la voirie pour réduire le nombre et la gravité des accidents”. L’abaissement de la vitesse de 80 à 70 km/h a permis une baisse des accidents de 15%.
La pollution de l’air, c’est 7000 morts prématurées par an en Ile de France. La baisse de la vitesse, associée à la voie réservée, va entraîner à terme une baisse et une fluidification du trafic automobile, et donc une baisse des émissions de polluants. Et c’est urgent : dans les stades riverains, les concentrations de dioxyde d’azote dépassent quasi systématiquement les valeurs limites.
Les gains de sécurité et de santé sont énormes, tandis que les temps de trajet n’en seront pas plus longs : la vitesse moyenne sur le périphérique est de toute façon de 39 km/h.
La transformation du Boulevard Périphérique en boulevard urbain, c’est le sens de l’histoire car cela s’inscrit dans une politique globale de mobilité, alliant transports en commun, vélo et marche à pied.
Alors ne refaites pas la même erreur des voies sur Berges de la Seine, arrêtez de vous accrocher à ces autoroutes urbaines ! Chers collègues décélérez et des centaines de milliers de franciliens pourront ouvrir leurs fenêtres.