Ma première séance du conseil régional, un compte-rendu subjectif !
Nous sommes placés par groupes politiques : pôle écolo (18), socialistes (18), communistes (7), LFI (10), RN (16), LREM (15, dont des ministres et députés) côté opposition ; UDI (23) et “IdF rassemblée”, i.e. la Droite (102) côté majorité.
Valérie Pécresse entend aller vite, trop vite. Beaucoup de décisions sont proposées dans la précipitation à cette assemblée et nous devrons faire une séance nocturne.
Elle veut donc expédier les affaires franciliennes, pour se consacrer aux primaires présidentielles, sûrement !
Le règlement intérieur a été adopté. Tous les amendements pour augmenter les temps de parole et la place des élus de l’opposition, et améliorer les initiatives citoyennes ont été rejetés. V. Pécresse continue la politique à l’ancienne et la droite veut gouverner seule.
La droite vote donc toute seule les règles de démocratie interne.
Ça commence bien !
D’ailleurs, on a très peu de temps de parole, donc il faut vraiment faire très très court, même pour des sujets importants.
On vote ensuite la charte éthique. C’est pas si mal et cela fait avancer le schmilblick pour lutter contre la corruption, les conflits d’intérêt et la place des lobbies, même si on a quelques doutes sur son application concrète.
La composition des 22 commissions thématiques est votée.
Les écolos sont bien dans chacune de ces commissions.
Viennent les affaires budgétaires et de compte administratif.
Les communistes proposent de voir tout le budget au regard des impacts climat et de l’égalité femmes-hommes. Rejeté. Dommage. Nous proposons d’améliorer la lisibilité et la transparence du budget et les clauses morales et éthiques sur les marchés publics. Rejeté. Dommage. La droite défend un budget de fourmis (500 M€ économisés) et donc une politique d’austérité. Mais rogner sur les dépenses de fonctionnement, c’est rogner sur les associations, sur les lycées, sur la politique de la ville, la solidarité… les dépenses environnementales sont d’ailleurs peu claires.
Sur la rénovation des lycées, la gauche propose un plan d’urgence de 50 M€, la droite dit qu’ils ont déjà fait beaucoup ! dialogue de sourd. idem sur le logement ou l’aide alimentaire
La relance économique. La droite arrose large les entreprises en effaçant leur dette COVID et avec un fond d’investissement stratégique. Mais sans aucun critère social ou environnemental. Un chèque en blanc en somme.
A noter : le RN est très écouté par la vice-présidente et vote même en faveur du rapport !
Sur l’environnement, le vice-président, Yann Wehrling, est un ancien vert passé par toutes les couleurs du centre et atterri récemment à droite toute. Il assume et défend “l’écologie des solutions”. Pierre Liscia, Conseiller régional LR, nous insulte carrément en séance, à coup de “escrologiste” et autres “black-block” et “indigéniste” (je vois pas le rapport). Ambiance donc très agressive.
Sur le fond, les propositions sont timides ! Individuellement elles vont quand même dans le bon sens bien sur. La meilleure et la plus ambitieuse : le RER Vélo.
Et notre proposition d’aider aussi les vélos cargos pour les professionnels a même été acceptée et reprise par l’exécutif ! Victoire !
Nos autres amendements sur la réduction du poids des véhicules électriques aidés, l’aide complémentaire pour les usages partagés des véhicules électriques et le made in Europe, le guichet unique pour les aides, la sécurité des cyclistes aux portes de Paris… ont tous été rejetés, mais pas forcément sur le fond
Le PS défend la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans et les moins de 25 ans, étudiants, chômeurs et en insertion. Ça ne passe pas (remarque en passant : cette mesure n’a rien à voir avec l’environnement).
Sur la sécurité, on intervient sur les violences faites aux femmes et la demande de création d’un centre d’accueil, en vain. Pour le reste, c’est une politique très très sécuritaire : financement de la construction de prison, aide à l’achat d’alarme, vidéosurveillance dans tous les lycées…
Le RN vote pour et jubile d’être au centre du sujet … quelle déprime.
Sur la solidarité, c’est un grand fourre-tout pas très cohérent, ni très lisible, avec quelques saupoudrages. Le rapport est aussi l’occasion de la création d’une mystérieuse “agence régionale de la promesse républicaine”. Les jeunes auront droit à une banque, pour mieux s’endetter j’imagine. Sur la crise sanitaire, la région sort un grand satisfecit en décalage avec la réalité.
Une bonne mesure à noter cependant : le plafonnement du ticket IdF à 4€ et le tarif unique de 2€ pour les trajets PAM de moins de 15 km.
Nous parlons des invisibles : usagers de drogues (nous défendons l’ouverture d’une salle de consommation), exilés (nous défendons l’ouverture d’un centre de primo-accueil des réfugiés). Ils resteront invisibles pour la droite.
Un rapport sur les fractures territoriales montre quelques études préalables et mesures à destination des zones rurales, avec les “boutiques d’un jour”, la mise en place de l’enseignement supérieur dans certains lycées, diverses mesures sur la culture et équipements sportifs… Hélas la fracture sociale est toujours autant là, et rien n’est fait sur l’accès aux transports publics, les déserts médicaux et aux services publics.
On termine par une proposition du PS sur la journée de la laïcité qui est rejetée brutalement par l’exécutif, et soutenue avec brio par LREM. Beau clash de séance à minuit !
La chambre régionale des comptes a rendu un rapport sur les systèmes d’information et l’informatique de la région. Pas terrible en matière de sécurité et de protection des données
On finit enfin par l’emploi et la formation.
Ce qui était désagréable :
- V. Pecresse et son VP qui fuient le débat, interrompent et coupent les interventions
- Les VP qui disent que c’est la faute de la gauche qui dirigeaient si mal la région
- Le mépris et les attaques de la droite (qui a pourtant ajouté dans la charte éthique les notions de “courtoisie, délicatesse et modération” ! )