En ce moment, les études pleuvent sur le vélo ; à croire que les scientifiques et autres donneurs d’ordre ont soudain découvert ce moyen de locomotion inventé il y a 150 ans… La dernière en date, d’avril dernier, fait le point sur l’analyse coûts-bénéfices (CBA en anglais dans le texte) de la voiture, du vélo et de la marche en Europe.
Cette étude prend en compte cinq paramètres :
- l’environnement,
- le temps,
- la santé et les accidents,
- la sécurité perçue et l’inconfort (?),
- la qualité de vie, le tourisme et les infrastructures.
Bref, c’est ce qu’on appelle les externalités, qui peuvent être positives (donc utiles ou bénéfiques pour la société, comme la biodiversité, la grasse matinée ou Radiohead) ou négatives pour la société (comme l’agriculture intensive, Alain Finkielkraut ou les miettes dans le lit). Attention, mes définitions des externalités n’ont pas encore été validées par l’Académie des sciences.
Donc revenons à nos CBA. Les économistes ont réussi à convertir tout ça en euros sonnants et trébuchants. Et ça donne :
- +0,37 €/km pour la marche,
- +0,18 €/km pour le vélo,
- -0,11 €/km pour la voiture.
Quand je vous dis que la voiture, c’est un boulet… Ça coûte une blinde à l’achat, à l’entretien et en carburant. Et ça coûte aussi une blinde à la société. Et là, je ne suis pas contente du tout, car c’est aussi moi qui les paye, ces -0,11 €/km : en dépenses de santé, en impôts…
Et moi, qui pédale chaque matin 6 km, je rapporte au contraire 1,08 €. Aller-retour, c’est carrément plus de 2 €, donnés comme ça chaque jour, généreusement, au peuple de Paris et de la France.
Non non, ne me remerciez pas, j’adore pédaler.
(91e épisode)