Alors là, Anne Hidalgo m’a scié. Elle a carrément déclaré qu’elle voulait que Paris soit la capitale mondiale du vélo. Au début, je me suis dit : chapeau, bel engagement ! Et puis j’ai pédalé, et là, en fait, j’ai carrément rigolé.
En fait, c’est aussi peu crédible d’annoncer ça que de dire qu’on va en finir avec la guerre dans le monde et les personnes à la rue… Non seulement on en est encore très, très, très loin, mais c’est encore une déclaration à l’emporte-pièce, typiquement française, qui oublie que d’autres villes ont tellement pris d’avance sur Paris que, dans la compète de la plus chouette piste cyclable, on n’est pas prêts de les rattraper. Je reviens de Bruges et j’y ai vu plus de cyclistes et plus d’infrastructures que dans tout Paris. Et pourtant, c’est minuscule Bruges (120 000 habitants, soit moins que le 11e arrondissement).
Autant la France est fortiche en fromages, en terrasses et en monuments historiques, autant sur le vélo, on est plutôt des gros nuls. Autant le reconnaître et se la jouer modestes, mais déterminés à avancer pour s’améliorer. Mais bon, comme on est aussi hyper forts en arrogance, la maire de la « plus belle ville du monde » n’a pas pu s’empêcher. Et si j’étais méchante, je dirais que c’est aussi crédible de balancer un truc pareil que de voir pédaler des éléphants socialistes (en dehors des caméras, bien sûr)…
Je rigole encore en pensant à cette belle promesse : alors tout ça va devenir le top du top pour le vélo ? Ben, c’est difficile à croire, car Paris, ce matin, c’est plutôt un océan de bagnoles et de scooters qui roulent, polluent et se garent n’importe comment, des Parisiens plutôt pas sympas avec les cyclistes (« les-vélos-sont-des-dangers-gnagnagna »), et la misère pour garer son vélo. Et puis, Paris, c’est plutôt la capitale mondiale des nids de poule…
(93e épisode)