Maintenant, quand j’arrive au boulot le matin, je n’ai plus de place où garer ma monture. Avant, je squattais un pauvre bout de grille en bas de l’immeuble de bureaux. Et comme je suis la seule à venir à vélo dans toute ma boîte (je n’ai pas encore fait des émules… quel échec), j’avais la place.
Mais là, deux vélos se sont mis sur mon (petit) spot, et je suis obligée de me faire de la place ou carrément d’aller voir ailleurs dans la rue si je trouve une croix de St André pour m’accueillir. Au début, je me suis dit : chouette, deux vélos de plus à Paris, la vélorution est là, même dans le 15e arrondissement ! Et puis je déchante en voyant que ce ne sont que deux vélos ventouses qui ne bougent jamais (ou presque ?)…
Du coup, je me suis fendue d’un petit mail à la DRH / Services généraux, pour râler sur mon cas. Il faut dire qu’il y a environ dix motos et scooters garés en bas de l’immeuble, sans que ce soit autorisé. Et que des emplacements de parking souterrain sont réservés aux chefs et salariés privilégiés. Car le privilège (voire le droit social acquis), c’est souvent la bagnole de fonction et la place de parking qui va avec. Et plus la voiture est grosse – et polluante – plus la personne a du pouvoir dans l’entreprise !
Donc moi, qui ne pollue pas pour venir, qui ne demande ni parking ni SUV, qui ne prends pratiquement pas de place, j’ai droit à rien. De quoi se rebeller face au patron-anti-vélo ! Et les syndicats ne s’en soucient pas, c’est sûr… À quand un syndicat défendant les droits des vélotafeurs ? Car entre le manque de places de stationnement vélo, l’absence d’indemnité kilométrique vélo et le peu de considération… c’est moche !
(87e épisode)