Oui, il m’arrive de griller des feux rouges. Oui, il m’arrive de rouler sur un bout de trottoir (mais que s’il est vide de piétons). Oui, il m’arrive de prendre un contre-sens non autorisé. Ça ne fait pas de moi un affreux danger de la route.
C’est juste que le code de la route est conçu pour les bagnoles et non pour les cyclistes et les piétons en ville (d’ailleurs, c’est bien un « code de la route » et non un « code de la rue »). Bref, je m’adapte, et c’est même parfois une question de survie en milieu motorisé.
Hélas, la loi me range aussitôt dans la case « délinquant de la route » et je reste passible d’amende. Ça m’est arrivé une seule fois (j’étais dé-gou-tée), pour un feu grillé, alors qu’il n’y avait aucun véhicule à l’horizon. Et pan, 90€.
Bizarrement, en tant que piétonne, j’ai beau traverser n’importe comment, la police me laisse tranquille… Depuis, je me méfie de la maréchaussée et, en plus de vérifier la sécurité des piétons et la mienne, je regarde toujours si un uniforme ne traînerait pas dans les parages.
Car il faut reconnaître que le flic n’aide pas beaucoup la cause cycliste… Les GCUM, les scooters sur trottoirs et sur piste cyclable, les bagnoles dans les couloirs de bus, le non-respect des distances de sécurité, les portières ouvertes, etc. Bref, tous ces comportements sont rarement contrôlés et sanctionnés par la police. Sans parler de la pollution des gaz d’échappement et du bruit excessif des moteurs trafiqués.
Ah si ! Récemment, la police est intervenue rue Lafayette, dans le 10e, pour verbaliser des motos sur la piste cyclable. C’était tellement exceptionnel et incroyable que tous les élus du coin et les associations ont pris des photos, tweeté et relayé l’info du jour ! Espérons que l’expérience leur a plu et qu’ils recommenceront…
Comme il s’agit de la police municipale, c’est tout de suite plus efficace. Et puis les flics eux-mêmes font du vélo maintenant ! La police avec nous !
(60e épisode)