Bon, j’ai un peu l’habitude d’être minoritaire. À ce rythme-là, c’est presque une malédiction.
Femme (50 %, c’est bon ça !!), oui, mais femme ingénieure (genre 5 % de la population active). En politique ? Écolo et à gauche, donc plutôt 5 %. J’ai pas la télé non plus (2 % de la population). Et côté transports : vélo ! Alors là, c’est carrément le 1 %.
Donc effectivement, le minoritaire, je connais. Mais j’ai aussi l’habitude d’être dans la minorité éclairée : oui, c’est le concept d’être peu nombreux mais d’avoir raison !
Donc la dynamique est plutôt de croître puisqu’on est dans le vrai… sauf que ce n’est pas si facile ni très rapide. Par exemple, en vélo, on peut dire qu’on augmente notre population de façon exponentielle, à base de +50 % ou +100 % (vachement impressionnant). Mais en nombre, ça fait toujours un pauvre vélo de plus, pour 70 qui roulent en bagnole ou en scooter.
J’ai appris quand même que la circulation à Paris avait baissé de 6 % début 2018 (une « baisse record » dit le journal). Bon, moi, je ne l’ai pas trop senti. J’ai souvent cette impression d’être seule dans un océan motorisé, boulevard St-Michel par exemple. Mais parfois, je deviens majoritaire, car seule à pédaler dans des rues calmes comme la rue du Dragon.
N’empêche, je rêve d’une marée de cyclistes comme on peut en voir en Hollande ou en Belgique, là où les pistes cyclables sont la norme et où les cyclistes sont des gens lambda, pas particulièrement avant-garde éclairée…
Ahh, être majoritaire, ça serait sympa d’essayer une fois.
(57e épisode)