Comme tous les Parisiens, j’ai eu un coup au cœur quand j’ai vu l’image de Notre-Dame en flammes hier. Je suis peut-être un peu plus sensible parce que mon copain travaille dans le patrimoine et a pas mal bossé sur les cathédrales gothiques… Mais je crois que j’étais très affectée aussi parce que je suis cycliste.
Car pour les Parisiens à vélo – mais c’est valable aussi pour les grands marcheurs – Notre-Dame est plus qu’un mythe, plus qu’un symbole du cœur de Paris ; sa grande silhouette fait partie de notre quotidien, de notre univers. Comme tous les autres monuments et rues qu’on côtoie tous les jours en passant à proximité, il y a une grande familiarité avec eux. En voiture, en transports en commun, j’ai l’impression que ce n’est pas pareil. À vélo, on profite à fond de l’architecture et des paysages urbains. Un bâtiment comme le Théâtre du Châtelet, recouvert d’une immonde bâche publicitaire, et c’est un coup au moral, imperceptible, mais quand même.
Je suis pour une transformation assez radicale de la ville, pour mieux respirer, planter des arbres, faire des jardins et donner de la place aux piétons et aux vélos. Mais pas touche aux bâtiments historiques, au patrimoine, ce qui fait l’histoire de Paris, mais qui fait aussi partie de notre présent, de notre environnement… C’est d’ailleurs compatible, n’en déplaise aux Architectes des Bâtiments de France qui sont en général assez contre les aménagements cyclables ; une ville sans bagnole est moins sale, et plus belle à regarder.
(89e épisode)