Mon intervention à propos du vote sur l’accord Beaune Pécresse sur le financement des transports d’ici à 2030.
Ah ça nous avons participé aux discussions, commissions et conférences. Des heures à auditionner, étudier, débattre et chercher de nouveaux financements pour les transports en commun. Et cette année, les idées n’ont pas manqué, venant des experts, des associations, des acteurs économiques, du centre droit, de la gauche, des écologistes… Nous sommes en novembre et qu’en reste-t-il ? pratiquement plus rien, sauf cet accord, au final très pauvre.
Pauvre car il n’est pas à la hauteur des besoins. Avec ce plan, pas d’augmentation de l’offre ni des salaires. Au final, la révolution des transports – la vraie – n’est tout simplement pas financée.
Pauvre car il reste pratiquement sur les mêmes sources de financement, avec les collectivités territoriales et l’usager en variable d’ajustement.
Notre plan B de financement des transports était au contraire ambitieux, juste et écolo. il est basé sur 4 leviers :
1- La sobriété, en commençant par renoncer aux projets inutiles
2- La fiscalité écologique, basée sur le principe pollueur-payeur, en faisant contribuer les grands émetteurs de gaz à effet de serre et de polluants : les camions (taxe sur les colis du e-commerce comme à Barcelone et l’écotaxe poids lourds) ; il faut aussi faire contribuer les avions, les véhicules individuels, avec notamment le péage inversé, et la publicité
3- La solidarité, avec une vraie hausse du versement mobilité mais en y introduisant une modulation selon la qualité de la desserte et selon la politique de mobilité de l’employeur. Un Versement mobilité plus juste en somme. Nous pensons également que nous devons faire contribuer les meublés touristiques et la spéculation immobilière.
4- La contribution de l’Etat, via la baisse de la TVA à 5,5%, la fin de la redevance de la SGP et de la dette COVID.
Avec ce plan de financement, nous aurions pu dégager 500 millions d’euros pour étendre la tarification sociale et la gratuité à de nouveaux publics : étudiants boursiers, moins de 18 ans ou tickets famille… et geler le pass Navigo à 84€ pendant de nombreuses années.
Cette proposition, M. Beaune et vous, l’avez tout simplement ignorée. Et je vous cite, M. Beaudet “ceci est un mauvais accord, mais c’est celui qu’on a”. Ah, elle est belle, votre ambition !
Et pourtant, il nous faut viser une vraie politique d’attractivité du réseau, pour la décarbonation des mobilités et la réduction de la place de la voiture. Ainsi nous continuerons de contribuer, débattre et proposer car nous ne pouvons nous contenter d’abandonner ainsi les services publics des transports.